Invité RIFFX : Last Train

Quatuor élégant, à l’énergie débordante, Last Train s’est emparé de la scène rock française en seulement dix ans. Après deux albums, le groupe originaire d’Alsace a décidé de suivre les chemins de l’indépendance et du libre-arbitre afin de rester le plus fidèle à son art. La tournée du groupe touchant à sa fin, Last Train la clôture de manière originale au cinéma, en organisant trois projections de son documentaire ‘The Big Picture’ et du court-métrage ‘How Did We Get There ?’ à Paris (le 13.09), Mulhouse (22.09) et Lyon (26.09). A l’occasion d’un partenariat noué avec le Crédit Mutuel, la rédaction de RIFFX est partie à la rencontre de Jean-Noël Scherrer, l’une des quatre figures sympathiques du groupe.

Bonjour Jean-Noël, le Crédit Mutuel a décidé d’accompagner ton groupe Last Train sur plusieurs de vos projets. Quel est le programme ?

Avec les garçons, on a effectivement la chance d’être accompagnés sur différents projets qui arrivent. Le plus immédiat d’entre tous c’est How Did We Get There ?, un titre particulier, d’une vingtaine de minutes, un seul et unique titre, qui s’accompagne d’un court métrage, réalisé, écrit et produit par nous-mêmes. C’est un projet un peu à la marge de ce qu’on a l’habitude de faire. Dans l’industrie, c’est toujours un peu la course au titre le plus efficace, à la meilleure promo, au meilleur single. Ici le propos artistique, je crois que c’est tout l’inverse. On a pris le temps de construire quelque chose, d’installer une ambiance, des émotions. C’est aussi la première fois qu’on fait tout par nous-mêmes du début à la fin. C’est le premier des trois projets sur lesquels on a la chance d’être accompagnés par le Crédit Mutuel. Les deux autres arriveront en temps et en heure, mais pour le moment il est un peu tôt pour en parler.

C’est important pour vous d’avoir un soutien comme celui-ci ?

On rencontre le nom du Crédit Mutuel depuis très longtemps, pour plusieurs raisons. La première raison c’est parce qu’il est né en Alsace, comme nous. Mon grand-père y était très impliqué : il a aidé à monter une caisse dans un petit village en Alsace, il faisait plein de sessions pour accompagner des jeunes et pour créer des comptes, il animait le concours de dessin Eurojeunes, etc. A côté, il faut dire que le Crédit Mutuel nous suivait déjà indirectement car « il donne le LA » pour beaucoup d’événements sur lesquels nous avons joué : le Printemps de Bourges Crédit Mutuel, les Francofolies, Beauregard, Main Square, Check In Party… Pour nous en tant qu’artistes, ça fait chaud au cœur d’avoir le soutien de cette institution.

Via ton histoire familiale, tu as un lien fort avec le Crédit Mutuel.

C’est drôle parce que je n’avais jamais trop compris ce que mon grand-père faisait comme job. Je savais qu’il travaillait chez Peugeot mais en même temps, vu ce qu’il nous racontait, j’avais la forte impression qu’il travaillait au Crédit Mutuel. Un jour je lui ai demandé autour de la table qu’il me raconte. C’est là qu’il m’a partagé l’histoire et le cheminement. Lui était l’un des premiers à l’époque chez nous en Alsace à s’engager à fond de manière totalement bénévole. Il a d’ailleurs différentes distinctions pour son dévouement. C’est une grande partie de sa vie. Indirectement, mes frères, moi et de nombreux jeunes alsaciens avons bénéficié de ça sans s’en rende compte.

Parlons désormais musique ! Vous avez sorti plus tôt dans l’année le titre How Did We Get There ?, que l’on peut qualifier d’œuvre hors-norme.

Sans que ce soit conscientisé, on a suivi quelque chose qu’on avait envie de faire. C’est une chance de notre côté, on n’a besoin de rendre de comptes à personne et je crois que c’est quelque chose qui nous tenait à cœur de créer un lien encore un peu plus fort entre Last Train et le cinéma. Quand on nous demande quel style de musique on fait, on répond généralement qu’on fait un rock cinématographique. On est loin d’un rock tout droit, on a essayé d’apporter une certaine élégance au rock, se dire qu’on peut peut-être faire du rock un moyen d’expression mais sans les clichés, les tatouages, la bière (rires)… On a pris une position un peu différente. On voulait écrire un titre différent, on a toujours bien aimé les albums concepts, ceux des Pink Floyd, Nine Inch Nails ou de Green Day, où ils racontent une histoire du début à la fin et ça s’écoute comme un tout. On est assez heureux du résultat, on est même surpris dans un sens car on savait que ça n’allait pas forcément être un raz-de-marée promotionnel et marketing. Et pourtant, la presse et les gens s’en sont emparés. C’est tant mieux de se dire que même en proposant quelque chose à la marge, cela touche quand même les gens.

Ce titre de 18 minutes s’accompagne d’un court-métrage réalisé, écrit et produit par Last Train. Ça devait être toute une aventure ?!

Avec les garçons, on a toujours été force de proposition : on a réalisé et produit la plupart de nos clips. Julien qui est guitariste, il est réalisateur à côté, il fait des clips et des documentaires. Mais pour autant on ne s’était jamais risqués à la fiction, c’était un peu ce qu’on imaginait pour ce titre-là. On a essayé de raconter une histoire à travers ce titre. Honnêtement c’était chaotique, car on apprend sur le tas (rires), mais ça créé des histoires et des souvenirs impérissables. On est aussi super heureux du retour des gens.

A l’occasion de votre tournée actuelle, nous avons organisé avec RIFFX un jeu pour faire gagner des Meet&Greet sur plusieurs dates. Comment appréhendez-vous ces moments de rencontre avec vos fans ?

On a toujours aimé aller à la rencontre du public, c’est important d’écrire une histoire avec lui. Il faut aussi dire que ça fait tout simplement du bien, parce que la tournée c’est pas forcément aussi vert que ce qu’on peut imaginer. Il y a plein de moments de doutes et de remises en question. Et donc ça fait du bien de parler à des gens et d’entendre leurs retours. On a l’habitude de faire ça. Les Meet & Greet ont justement l’avantage de pouvoir libérer une parenthèse, du temps, où tout le monde est posé. C’est spontané, on discute, on boit un petit coup, et ça permet sur le ton de la discussion de briser un peu la glace qui peut exister entre un artiste et son public. On accepte avec enthousiasme ces rencontres et on espère qu’il y en aura d’autres ! A chaque fois c‘est super et assez émouvant.

Une anecdote de rencontre peut-être ?

Il y en a plein, y’a des trucs plus ou moins racontables aussi (rires). On fait du rock, on aime les concerts où les gens sautent, où les gens sentent qu’il y a un truc un peu exutoire qui se passe. Je crois que ce qui nous touche le plus, c’est quand il y a de vraies émotions. On a toujours abordé la musique en se disant que c’est un peu la bande originale de la vie des gens, c’est comme ça qu’on approche la composition. On écrit un peu de la musique de films et les gens qui l’écoutent ça fait partie de leur bande son. Parfois ça les accompagne pendant des périodes difficiles ou intenses, et quand on nous raconte que nos chansons ont pu sauver certaines personnes, au détour d’un message sur les réseaux sociaux ou en fin de concert, ça nous touche énormément. Nous on se dit qu’on a juste fait de la musique, mais en fait il fait tellement aprtie de la vie de certaines personnes, dans des moments hyper forts de leur vie. Je crois que ces retours sont les plus intenses et les plus précieux.

Tu préfères la tournée ou le studio ?

C’est des énergies différentes, déjà tu ne te déplaces pas quand tu es en studio et ça a du bon parfois. C’est des histoires d’énergie, je pense qu’il y a besoin d’avoir un équilibre entre ces deux : on ne pourrait pas faire que de la tournée tout le temps, on deviendrait vite fous et c’est exactement la même chose pour le studio. Il y a besoin de temps en temps de rendre ça concret, de le proposer à des gens, de voir et d’entendre leurs retours. Et il y a parfois besoin de créer de nouvelles choses et de prendre du recul sur sa musique avec par exemple un réalisateur, un musicien, un directeur artistique, qui vont pouvoir nous aider à concrétiser et tester de nouvelles choses aussi. Deux ans en arrière, j’aurais dit qu’on était un groupe de tournée et qu’on avait horreur du studio, mais je crois que petit à petit les choses s’équilibrent et qu’on a simplement besoin des deux pour que ce soit le plus sain possible.

Votre dernier album The Big Picture date de 2019, avez-vous pour projet d’en sortir un nouveau prochainement ?

Naturellement, dans les projets dont je n’ai pas encore le droit de parler, il y aura la suite logique à tout ça (rires). Mais je crois qu’on est encore à une période où on a envie de faire plein de choses. Ces derniers mois pendant nos différentes dates, il y a quelque chose de très rock qui se passe sur scène, avec lequel on a envie de renouer. Revenir sur quelque chose de très rock, de très brut, ça pourrait nous plaire pour la suite. Là on sort d’une période où on a fait un titre de vingt minutes, on a collaboré avec des orchestres, des choses très cinématographiques. Mais pour autant il y a également ce vieux rêve de faire de la musique qui se rapproche de celle du cinéma. Puisque on a envie de faire les deux, je pense qu’on va faire les deux. Dire qu’un troisième album est dans les parages, ce n’est pas totalement vrai parce qu’il n’y a pas que ça dans le viseur.

C’est quoi les prochaines étapes pour Last Train ?

Pour l’heure, on est en tournée de cinémas ! On projette notre court métrage et notre documentaire à Paris, Mulhouse et Lyon et on se déplace pour rencontrer les gens, on a invité Rémi Gettliffe (le réalisateur de nos albums), Khaled Rahmouni (l’acteur principal du court), on est très heureux de voir nos petites productions audiovisuelles qu’on a fait avec nos petits moyens projetés au cinéma ! Puis on va conclure la tournée en septembre avec trois concerts en salles dans ces trois mêmes villes qui sont symboliques pour nous . Ensuite, dès octobre, on rentre en studio et je pense qu’on y passera une année.

Des vacances entre les deux peut-être ?

On a la chance de pouvoir jouer en Nouvelle-Calédonie en octobre et donc on va sans doute en profiter, comme on a la planète à traverser, pour prendre quelques jours à la suite de notre concert là-bas.

 

La relation qu’entretiennent les quatre musiciens de Last Train avec le cinéma n’est plus un secret bien gardé. Une musique largement influencée par celle du grand écran, différentes collaborations avec l’Orchestre Symphonique de Mulhouse ou encore la production et la réalisation de différents contenus audiovisuels (clips, documentaires, court-métrages) : le pont est aujourd’hui explicite et revendiqué ! Pour fêter la fin de trois ans de tournées, et plus de 130 concerts à travers 17 pays (dont un Olympia de Paris), Last Train vous donne rendez-vous au cinéma pour trois soirées de projections et d’échanges. 

13.09 – PARIS / Cinéma MK2 Nation (19h00)
22.09 – MULHOUSE / Cinéma Le Palace (21h00)
26.09 – LYON / Cinéma Comoedia (20h30)

Réservation obligatoire, sur lasttrain.fr, limitée à 2 tickets par réservation. 

Un événement organisé par Last Train Productions, en partenariat avec RIFFX, Jack et le Noumatrouff de Mulhouse, avec le soutien de la DRAC Grand Est, la Ville de Mulhouse, le Crédit Mutuel, la Sacem et l’Adami.

Last Train Cinema