Joachim Pastor : Petit mais déjà grand

Sans battage médiatique, Joachim Pastor a rempli l’Olympia avec ses compagnons de beats N’To et Worakls au mois de janvier. L’occasion pour Riffx de vous présenter ce musicien discret qui cumule des millions de vues sur Internet sans passer par le circuit traditionnel de promotion.

Remplir l’Olympia avec les artistes de votre label, Hungry Music, a dû être un grand moment !
On s’inquiétait de savoir si on allait remplir la salle mais ça été assez rapidement sold out ! Ça été un grand moment, car notre scène se produit rarement dans ce genre de salle. Le challenge était aussi était d’amener de « vrais » instruments au milieu des machines. Ça s’est passé magnifiquement, sans aucun problème technique. C’était magique !

Tout le monde s’étonne de votre capacité à remplir des salles sans passer à la radio et encore moins à la télé !
On n’utilise pas les médias car notre philosophie est de se dire que nous sommes des petits et que les gens des medias ne vont pas s’intéresser à nous. Donc on ne réfléchit pas à la médiatisation, on est indépendant et on avance tout seul. Maintenant, on commence à parler de nous. Mais ce qui est important, c’est de produire la musique que l’on aime et de rencontrer notre public. On fait le chemin inverse des artistes qui cartonne du jour au lendemain : nous avançons pas à pas. Transparence et honnêteté avant tout ! Notre label Hungry Music est basé à Aix-en-Provence, je suis le seul Parisien de la bande. On ne s’est jamais posé la question de savoir si c’était une bonne ou mauvaise chose de ne pas être physiquement à Paris, où se concentrent les médias, les réseaux de musique électro, les organisateurs, les promoteurs… Ce qui est drôle, c’est qu’on a été signé en édition par Warner Chapel US avant de passer par BMG Allemagne pour finir ici. Parfois il faut d’abord être reconnu à l’étranger avant d’être reconnu chez soi.

Vous faites parti de cette école qu’on appelle électro-pop, vous êtes d’accord avec ça ?
J’adore la pop mais je peux aussi produire de la techno très underground. J’ai un album quasi terminé rempli de pop-électro. J’aime bien la simplicité dans la musique, le truc évident. Et la pop reste la chose la plus simple. Le format électro-pop devient la norme depuis le succès de Robin Schultz. Mais moi je n’ai ni la télé, ni la radio. Je suis déconnecté des trucs qui cartonnent. C’est vrai qu’aujourd’hui tout le monde se copie, ça devient fatiguant. J’ai produit la reprise de Fever il y a deux ans et elle ne sort que ce mois-ci. Mais bon, j’en suis quand même content même si elle arrive au milieu d’un tas d’autre covers. Je suis parti de la voix de ma chanteuse, et – pour être tout à fait honnête – je ne connaissais pas du tout le morceau original ! Il y a eu une première sortie en Allemagne qui a cartonné. Du coup on a « clearé » le sample (NdR : obtenu les droits d’utilisation du morceau original) qui sort donc aujourd’hui. Mon album devrait voir bientôt le jour. En attendant, chaque mois, on sort un maxi de nos artistes. Parallèlement je fais de la production pour d’autres artistes. Je travaille avec Disiz, j’ai fait cinq tracks pour lui. Je le trouve très talentueux. Je pense même lui demander d’écrire quelques titres pour mes prochaines productions. »

Propos recueillis par Willy Richert

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Eels : Wonderful, Glorious

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