JUL : « Marseille c’est ma ville, c’est ma vie » (Vol.2)

Suite de notre grand entretien avec la superstar du rap français. Marseille, les débuts dans sa chambre, le succès : JUL dit tout.  

 

Vous êtes indissociable de Marseille, évidemment. Qu’est-ce que cette ville vous a apporté ?

C’est la ville ou je suis né, où j’ai grandi. J’y ai tout fait, tout vu. Toute mon inspiration vient de là. Marseille c’est ma ville, c’est ma vie.

 

De plus en plus d’artistes revendiquent l’endroit d’où ils viennent. Dans leurs chansons, leur identité : c’est très fort…

Oui, je pense que chacun veut raconter ce qu’il se passe chez lui.  C’est le but,  pour toucher les gens.  C’est important de représenter le lieu d’où tu viens. C’est à la fois unique et universel.

 

On ne le répétera jamais assez mais vous vous êtes fait tout seul. Vous n’avez compté sur personne à part vous-même ?

Au début, j’ai commencé à travailler dans la maçonnerie avec mon père. Il me rajoutait de l’argent sur ma paie pour que je m’achète du matériel de musique que j’installais à la maison. Tout est parti de là. Quand je rappais dans ma chambre, je n’avais aucun espoir. C’était difficile. À Paris, les choses sont plus évidentes car les médias sont là. À Marseille, quand tu n’es pas connu, qui va essayer de te tendre la main ? Moi, j’ai commencé doucement, avec ma petite « fan base ». Tout se passait à Marseille au début, puis ma notoriété s’est étendue vers Nice, Avignon… Et enfin, j’ai signé, c’était parti.

 

Difficile de se lancer dans le rap quand on vient de Marseille justement ? Les références sont puissantes…

Je n’avais aucun espoir. Pour moi, c’était impossible que, dans ma vie, je puisse percer un jour, que je vive de la musique et que je remporte une Victoire de la Musique. Il y a 6 ans, les choses étaient différentes. Je n’avais pas un euro pour pouvoir mettre de l’essence dans ma voiture, c’était la galère. Le succès est arrivé du jour au lendemain.

 

Vous avez l’impression de ne pas avoir changé ? Vous avez quand même pris de l’assurance !  

Oui, en ce qui concerne les interviews, ça va beaucoup mieux ! Quand je regarde mes anciennes prestations, je réalise le changement. Je vois plus les caméras : quand on me pose des questions, je suis beaucoup plus à l’aise.

 

En tout cas vous n’avez pas changé par rapport à vos valeurs…

Je pense que j’ai grandi, j’ai mûri mais je ne pense pas avoir changé dans ma tête. Aujourd’hui, j’ai plus de recul sur certaines choses. Mais je suis toujours très discret et je veux donner sans rien attendre en retour. C’est le travail qui me nourrit avant tout.

 

Et quand vous regardez toutes vos récompenses, vos disques d’or, vous vous dites quoi ?

C’est ma fierté. Tout ça, c’est grâce à la team JUL. C’est un truc de fou.

 

Comment vous expliquez ce succès-là ? C’est la simplicité de la personne, l’efficacité des sons ?

Je pense que les gens se retrouvent dans mes textes. Ils se disent que je me fous du buzz, de l’argent, que je fais de la musique par passion, que je suis un bosseur.

 

« On n’a rien sans rien » : c’est un message important pour les gamins qui veulent se lancer…

Le succès ne tombe pas du ciel. J’ai provoqué les choses pour qu’elles arrivent. J’ai chanté, j’ai travaillé dans ma chambre.  Je donnais mes sons dans le quartier et d’un coup, c’est parti. Et je suis là.

 

Amandine Scherer

 

  • « Rien 100 rien ». Album disponible.
  • En tournée dans toute la France à partir du 8 novembre.
Chapelier fou : Deltas

Chapelier fou : Deltas