Kissinmas : Definitely

S’il fallait encore une preuve que Clermont-Ferrand est le Manchester musical de la France, Kissinmas vient s’ajouter à la déjà longue liste des groupes y résidant qui savent façonner le rock et la pop à l’anglo-saxonne. La particularité de ce quatuor est d’avoir attendu dix ans avant de sortir, enfin, leur premier album. Cette décennie passée explique certainement le nombre vertigineux de dix-sept titres que « Defininitely » comporte, mosaïque parfaite de toutes les facettes du groupe.
Il faut dire que ce disque sonne presque comme une compilation ou un best-of tant le champ d’action est vaste. Réduire la formation à de la brit pop serait sacrément réducteur, même si en effet les guitares pointant la Perfide Albion constituent certainement la meilleure partie de l’album. Les claviers s’y invitent aussi largement et mènent la danse de morceaux plus pop-synthétiques dont les tendances fleurent les années 1980. Un péché qui tue parfois des arrangements plus séduisants mais qui, malgré quelques soupirs comme l’insupportable Say It, n’arrive pas à occulter les vrais bons moments du disque. La voix est plurielle, dotée d’un joli grain, porte une dualité fragilité/capacité à faire plier les plus réfractaires. L’énergie dont les racines vont loin dans les caves enfumées du rock ne baisse jamais les bras et quelques titres réussis s’en sortent haut la main : l’élégance simple de You Only Love, la nostalgie 1960-70 de cliché, la bombinette condensée et joyeuse de My Picture, l’énergie imparable de Disco Punk (très comparable à Vismets, époque de leur premier album) ou l’efficacité sans conteste des deux morceaux d’ouverture Love Song et Hurtful. Le trop long format s’essouffle parfois mais le parti-pris est assumé.
À suivre de près.

Marjorie Risacher

Découvrir :

Kissinmas – Hurtful

Crédit Photo : © Petja Kovarikova

Paul Kalkbrenner : « 7 »

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