La mue de Coming Soon

Depuis son apparition au milieu de la décennie 2000, le groupe Coming Soon a beaucoup changé. Après deux premiers albums résolument tournés vers le folk et le rock américains, les Français ont insufflé une énergie et une modernité nouvelle à leur musique. On trouve sur leur nouvel album, « Tiger Meets Lion », la trace d’influences plus dansantes mais aussi celle des projets parallèles menés par les différents membres du groupe. Le chanteur Howard Hugues et le batteur Léo Bear Creek donnent un éclairage sur cette mue, en contrepoint d’un titre acoustique que le groupe a offert à Riffx.

Le son de Coming Soon a beaucoup changé. C’est une évolution qui s’est imposée d’elle-même ou c’est quelque chose de très réfléchi ?

Léo Bear Creek : Ce n’est pas réfléchi dans la mesure où ça correspond à de nouvelles influences. Depuis le temps que l’on fait de la musique, on s’est mis à écouter des choses différentes, sans doute plus pop. Et ça se ressent.

Howard Hugues : Avant, c’était très facile d’identifier nos références. Aujourd’hui, c’est tellement divers ! Il y a de l’électro mais le folk et le rock restent aussi très présents. On est sensibles à tout ce qui se passe autour de nous. On a invité un groupe canadien, Phèdre, qu’on a rencontré et adoré. Si l’on compare avec nos premiers albums, l’évolution semble être à 180 degrés. Mais il y a eu trois ans de travail, ce qui fait 36 mois, soit moins de 5 degrés par mois : une évolution assez tranquille, en fait, pour nous.

Quelle est l’influence de vos projets parallèles sur le groupe ?

Léo Bear Creek : Ça aide Coming Soon à évoluer. Chacun apprend des choses au sein de ses projets parallèles, qui peuvent être intégrées au groupe.

Howard Hugues : Ce fonctionnement permet à chacun d’affirmer ce qu’il a envie de rapporter dans le groupe, après l’avoir peut-être un peu mieux dessiné chez lui ou avec d’autres. Ce qui me plait beaucoup, c’est que les projets parallèles commencent à devenir autonomes : ce ne sont plus des satellites mais d’autres propositions, dans des genres musicaux différents. Mount Analogue est très électro, les Pirouettes sont dans le registre french pop et le Lobster Boat est très rock. Et on se retrouve dans Coming Soon pour mélanger toutes ces influences.

« Tiger Meets Lion » est produit par l’Américain Scott Colburn. Qu’est-ce qui a guidé cette collaboration ?

Howard Hugues : On avait envie de trouver quelqu’un qui nous suive vraiment sur la question des textures. On voulait épaissir et rendre plus organiques les morceaux, fluidifier les différentes pistes. On a étudié son site et ses précédents travaux avant de le contacter. Il nous a répondu immédiatement, s’est tout de suite intéressé à notre discographie, nous a posé beaucoup de questions. On a senti qu’il y a avait comme une évidence, qu’on serait entre de bonnes mains. C’est quelqu’un qui a envie d’expérimenter et qui, en même temps, a une vraie culture des groupes, qui sait faire une photo d’un groupe à un moment donné. Ce qui l’a le plus inspiré, ce sont des mémos pourris à l’Iphone, qu’on lui a envoyés. On avait fait des maquettes très léchées mais ça ne l’intéressait pas beaucoup. C’est avec ces mémos brouillons qu’il nous a dit : « ça y est, je crois que je commence à entendre l’album ». On a eu deux sessions de travail : 15 jours de prises live puis 10 jours de création et d’expérimentation sur le son.

Propos recueillis par Vincent Théval

Découvrir :

Coming Soon – Vermilon Sands (acoustique)

Crédit Photo : © Alice Moitie

Remerciements pour le lieu : La Fabrique Balades Sonores