Last Train : The Holy Family

Cela fait depuis très longtemps que la France n’avait pas donné naissance à un groupe de cet acabit. Last Train est ce que l’on attendait sans vouloir y croire, un espoir récompensé au visage kaléidoscopique de quatre mômes venus d’Alsace. Gueules d’ange, blousons noirs, pantalon slim. Ils sont parfaits visuellement, se donnant sur scène comme on se jette dans une bataille vitale, attitudes et sueurs du rock quand il avait encore un nom pure race. Mais ils sont également parfaits à l’écoute, livrant des riffs implacables, des trouvailles mélodiques, une voix écorchée qui ne pourra sûrement pas se donner de manière si absolue pendant deux décennies. C’est beau et frontal à la fois. Difficiles de croire que ces inspirations sont nées dans la banlieue de Mulhouse tant on les croirait tout droit issues d’une cave californienne ou d’un pub des abords de Londres. Difficile de croire également que ces gamins-là n’ont pas (ou à peine) vingt ans tant ils auraient pu être stars sur les cinquante dernières années au choix.
La seule chose que l’on pouvait craindre c’est que leurs chansons ne résistent pas à l’épreuve du disque, la mise en boîte semblant bien trop exigüe pour une envergure pareille, l’intérêt de l’écoute chez soi pouvant chuter en degrés vertigineux. Mais rien n’y fait, leur premier E.P. quatre titres « The Holy Family »vient de prouver qu’ils sont inattaquables sur tous les points. Des titres furieux aux balades rugueuses, tout y est impeccable.

Last train est intemporel, magistral, percutant. C’est le groupe qui donne envie d’avoir 18 ans, de faire des soirées jusqu’à l’aube et des virées en voiture pour crier par les fenêtres ouvertes. Jeunes gens, merci.
Last Train est Prix Printemps de Bourges des Inouïs 2015.

Marjorie Risacher

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LAST TRAIN – LEAVING YOU NOW

Crédit Photo : © Christophe Crénel