Le blues King size

B.B. King, dernier géant du blues, s’est éteint à Las Vegas jeudi 14 mai à l’âge de 89 ans, après une carrière exceptionnelle par sa longévité comme par l’impact qu’elle a eu sur plusieurs générations.

Sa silhouette ronde a arpenté sans relâche les scènes du monde entier, jusqu’à devenir une incarnation du blues. Une voix puissante, un jeu de guitare nerveux et un répertoire considérable ont fait de B.B King une légende, une source d’inspiration pour les jeunes groupes de rhythm’n’blues des années 1960 comme pour U2 qui, à la fin des années 1980 l’invitait à chanter sur When Love Comes To Town.

L’âme du blues
C’est au milieu des années 1940 que Riley B. King (son vrai nom) entame son histoire d’amour avec le blues, malgré les réticences d’une famille très pieuse. Sa mère le fait chanter à l’église et c’est son oncle qui lui offre sa première guitare à l’adolescence. Il a déjà une bonne expérience de chanteur gospel quand il s’installe à Memphis (Tennessee) en 1947 et collabore au mythique show radio Kink Biscuit Boy. C’est là qu’il découvre le jazz swing et le blues de T-Bone Walker, qui se distingue par l’utilisation de cuivres et claviers. Ce sera l’une des marques de fabrique de B.B. King : ses chansons, et notamment les ballades, sont souvent richement arrangées, comme sa version de The Thrill Is Gone en 1970, avec force violons.

Premiers succès
Le succès arrive tôt dans la vie de B.B. King, marqué par une enfance pauvre (durant laquelle il doit travailler dans une plantation de coton, dans le delta du Mississipi). Dès le début des années 1950, ses premiers enregistrements grimpent rapidement dans les hit-parades. Mais sa carrière connaît un nouvel essor dans les années 1960, quand les guitaristes les plus doués de la jeune génération, comme l’Anglais Eric Clapton, le revendiquent comme modèle et reprennent ses chansons. Le bluesman joue dans des grands festivals rock et assure la première partie de la tournée américaine des Rolling Stones en 1969.

Solide comme un rock
Porté par un répertoire riche en classiques (Sweet Sixteen, Rock My Baby ou Lucille, le nom qu’il donnait à sa guitare électrique), son succès ne va jamais se démentir, sur disque mais surtout sur scène : jusqu’au milieu des années 1990, il donne près de 250 concerts par an ! Toujours entouré par des musiciens hors pair, toujours habité par une incroyable énergie.

Vincent Théval

Découvrir ou redécouvrir :

B. B. King – The Thrill Is Gone (Live at Montreux 1993)