Le renouveau de Maximo

Maximo Park c’est neuf ans d’existence et un cinquième album qui débarque comme une petite boule dans un jeu de quilles. Certaines idées préconçues sur le groupe volent en éclat, d’autres ont le cuir plus difficile et la stabilité plus ancrée. « Too much Information » c’est une jolie surprise qui promet.

L’une des rares fautes de goût de Too much Information est le titre d’entrée. Non seulement Give, Get, Take est d’un classicisme déjà visité cent fois par le groupe, mais il ne rend assurément pas hommage à ce qui suit. Cette introduction tiède pouvait nous faire craindre une autoroute pop-rock mais les dés sont amplement relancés dès le deuxième morceau. Parce qu’en réalité, Maximo Park propose sur cet album une nouvelle facette inattendue qui était très exactement ce dont la formation avait besoin. Alors que certains pariaient déjà sur une fin essoufflée de leur histoire, les anglais de Newcastle sortent (enfin) de leurs sentiers rebattus. Et même si des passages comme Midnight On The Hill ou Her Name Was Audrey sonnent plus poussifs et moins étonnants, le surprenant l’emporte allègrement.

Guitares au placard

C’est donc dès le deuxième titre, Brain Cells, que l’oreille devient vraiment attentive. Cette chanson aux contours coldwave donne le ton. Tout d’abord parce qu’au fil des plages les guitares restent souvent au placard pour laisser la place à une électro connotée années 1980. Les arrangements vont d’ailleurs traverser l’album et les périodes différentes avec justesse. Et cette fois, l’ambiance Maximo Park vire au sombre pendant que la voix de Paul Smith se donne en retenue, reste en retrait dans une intention joliment dosée.

Quand le synthétique se porte bien

Les chansons comme Leave This Island et Is It True ? se savourent. My Bloody Mine change de cap pour une chanson pop qui sonne comme un tube. Dans sa presque intégralité ce disque prouve que le quintet a décidé de visiter des contrées autres. Et eux qui étaient régulièrement comparés à Pulp risquent fort d’entendre souvent parler de leur nouvelle influence à la Depeche Mode. Le synthétique leur va bien et les guitares désormais apprivoisées évitent les saturations. Même la ballade plus classique Where We’re Going qui clôt l’ensemble est une fraîcheur au juste dosage.

Il nous tarde déjà d’entendre ce qu’ils feront de ce nouveau bagage. Un vrai redémarrage qui augure d’un succès tout neuf.

Marjorie Risacher

Découvrir :

Maximo Park – Brain Cells