Les impulsions électriques de SAF

Le groupe SAF publie enfin son premier album, trois ans après sa formation sous l’impulsion de Darius Keeler (l’une des deux têtes d’Archive) et le succès du single Nailstorm sur les radios anglaises. Un album entre rock et électronique, écrit et composé à six mains mais porté aujourd’hui par les seuls Marianne (chant) et Jeff (guitare). Les Parisiens reviennent sur l’histoire singulière de SAF et la genèse de « Hell Hath No Fury Like Me », dont ils livrent un extrait en session pour Riffx.

Comment est né ce projet ?

Marianne : Je venais d’arrêter Nouvelle Vague parce que j’étais enceinte et j’ai reçu un message de Darius, sur Myspace. Il venait de s’installer à Paris et voulait démarrer un projet ici. Il m’a proposé de faire des essais. Mais ils n’ont commencé qu’un an plus tard, parce qu’il est très occupé avec Archive, qui fait pratiquement un album par an et est toujours sur les routes. On a commencé les essais dans sa chambre et on creusait. Au début, ça n’allait pas, il voulait que j’écrive rapidement des paroles. Il est très speed, il faut qu’il y ait une effervescence, que tout soit sur l’instant. C’est assez chouette de travailler comme ça : même si ça n’a pas été tout de suite concluant, il émanait quelque chose de ces sessions. C’est là qu’il m’a présenté Jeff, avec qui il voulait monter le groupe. Ça a tout de suite fonctionné. Le projet a démarré comme ça, avec une belle rencontre. Jeff avait la possibilité d’avoir un studio à Montreuil, avec beaucoup de matériel. On y a fait les premières sessions, à raison d’un morceau tous les deux jours. Ça a été assez rapide, on s’est trouvé musicalement. Tous les trois, on a dû écrire une demi-douzaine de chansons. Je posais ma voix en charabia, en franglais, mais on entendait déjà des choses. On a pas mal parlé de nos vies, on s’est raconté nos histoires et les paroles sont nées de ça. Jeff est un super parolier, il lit beaucoup de poésie anglaise.

Jeff : Pour ma part, j’ai rencontré Darius via Danny Griffith, l’autre moitié d’Archive, avec qui j’étais déjà ami. À son arrivée à Paris, Darius est venu me voir en concert et m’a proposé de rejoindre ce projet entamé avec Marianne, pour jouer de la guitare et écrire avec eux. C’est vite devenu assez fusionnel. En 23 jours, tous les morceaux étaient écrits et maquettés. On les a envoyés à Andy Leese, l’homme qui a découvert PJ Harvey. Il a adoré, est devenu notre éditeur, et nous a fait enregistrer l’album dans les studios Rak, à Londres. On est parti trois semaines là-bas pour enregistrer et mixer l’album.

Ces studios ont accueilli par le passé des grands noms de l’histoire du rock. Comment s’est passé l’enregistrement ?

Jeff : C’était assez dingue. Quand on arrive dans le hall, il y a tous les disques d’or du studio, de Kids In America de Kim Wilde à The Bends de Radiohead en passant par Desintegration de Cure ! C’est assez impressionnant. Les studios sont dingues, avec notamment du super matériel vintage, et l’équipe est géniale.
Marianne : La façon de travailler à l’anglaise est aussi impressionnante, très concise et pragmatique. C’est pour ça qu’ils sont si forts.

Est-ce qu’au fil du temps, la façon de fonctionner et de travailler du trio, a changé ?

Jeff : Après l’enregistrement, Darius a dû retourner à Archive, qui est vraiment une grosse machine de guerre et lui prend beaucoup de temps. On s’est retrouvés, Marianne et moi, à défendre le projet, comme c’est le cas aujourd’hui. Je crois que Darius s’est dit que son rôle était celui d’un producteur.

Marianne : Il était là pour lancer le projet et faire en sorte que les choses se passent. Au niveau musical, c’est en train d’évoluer. Darius vient de temps en temps aux concerts, on lui fait écouter nos nouveaux morceaux mais il n’a pas beaucoup de temps et on se retrouve tous les deux à faire de la musique. Et c’est très intéressant parce qu’on a appris à se connaître aussi musicalement. Et les nouveaux morceaux prennent une tournure assez différente.

Propos recueillis par Vincent Théval

SAF est en concert à la Flèche d’or (Paris) le 29 juin.

Découvrir :

SAF – Don’t Fucking Touch Me (session exclusive)

Crédit Photo : © Sylvere H / Stylisme Tanja Reisch

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