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L’ancien des Troublemakers poursuit l’aventure musicale en solo et décline sa note noire en onze titres teintés d’africanisme, de rap, d’électro et d’occitanie. Rencontre avec le plus discret des producteurs marseillais.
Le fil conducteur de l’album c’est l’Afrique ?
Oui. J’ai effectué une grande tournée là-bas avec Jeff Sharel sur le projet « Ashes to machine ». On arrivait dans une ville, on enregistrait avec les musiciens du coin et on se produisait en concert en fin de semaine. Ça m’a boosté sur la gestion du logiciel Live. Évidemment ça m’a également nourri sur le côté rythmique, couleur et influence inconsciente. Cela dit « Black Notes » reste un album plus urbain qu’africain.
Un mot sur le featuring du rappeur Gift Of Gab. Ça se passe comment quand on est français avec les rappeurs américains ?
Facilement. Je lui envoie l’instrumental, le thème choisi, le chèque et tout roule ! On s’est déjà croisés car on a fait quelques scènes ensemble et qu’il connait mon travail. Mais tout s’est fait par Internet. Pour moi c’est le meilleur rappeur du moment. Son grain de voix est immédiatement identifiable et puis la qualité de ses textes et sans comparaison.
Un des morceaux les plus étranges de l’album est Mind Your Step chanté par Sam Karpienia en occitan.
Au départ Camille devait participer au morceau mais sa maison de disque n’a pas voulu, du coup j’ai adapté le titre pour lui et ça fonctionne bien. Je me sens proche de lui et de son groupe, Dupain. Ils sont très terriens, proches des gens. Il a un chant très hypnotique et particulier, limite shaman. C’est une chanson que l’on aurait pu enregistrer en Afrique ou dans la campagne italienne. Cela dit les gens adorent ce morceau ou le détestent, il n’y a pas de milieu.
DJ Oil sur scène, ça donne quoi ?
J’y suis seul ou avec Magic Malik. Mon frère projette en direct des images de masques africains en 3D travaillés par une dizaine de graphistes. Je joue l’album en live mais avec des versions complètement différentes, beaucoup plus électro et up-tempo.
Vous ne mettez jamais en avant votre ancienne carrière de Troublemakers. Ça ne vous aiderait pas ?
Non. Tout le monde croirait que je fais toujours du trip-hop ou du lounge. Et puis aujourd’hui les programmateurs radio ou de festivals ne se souviennent plus de nous : ils sont trop jeunes ! Je préfère avancer tranquillement. Je me méfie des trucs qui explosent d’un coup et qui se dégonflent aussi vite. Ça fait quinze ans que je fais de la musique, je veux être là encore dans 15 ans.
Propos recueillis par Willy Richert
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