Low : Ones And Sixes

Il y a des groupes qui savent émerveiller à chaque fois qu’ils sortent un nouvel album. Low en fait partie, avec une infatigable régularité, et réjouit pour la onzième fois les oreilles avec « Ones And Sixes ». Le couple Alan Sparhawk et Mimi Parker, ciseleur de chansons et bâtisseur d’échanges vocaux, nous offre là une des plus belles tranches de leur clair-obscur. La lenteur toujours, le noir envoûtant et la lumière ténue encore, la spiritualité et la mélancolie invariablement.
Maîtres depuis plus de vingt ans du slowcore, ils en redéfinissent aujourd’hui les contours puisque le minimalisme n’a plus vraiment sa place dans leurs tempos lourds et leurs chants poignants. C’est même une sophistication de haut niveau qui se niche dans les arrangements, s’ourle dans chaque détail. Cette fois, le choix est de mélanger les textures organiques habituelles avec d’autres, synthétiques et moins routinières. Les percussions électroniques et les nappes de claviers sont pourtant mariées à l’ensemble sans jamais tomber dans une outrance qui leur irait bien mal, au contraire. Le raffinement du mélange ne fait que varier les plaisirs élégants. Évitant les écueils du linéaire avec brio, « Ones And Sixes » s’ouvre sur une majestueuse porte électro-rock (Gentle), se poursuit sur un pas de beauté martiale (No Comprende), s’octroie même une ombre de pop çà et là (What Part Of Me et Kid In The Corner). Mais c’est certainement le quasi final Landslide et ses presque dix minutes qui laissent bouche bée, résumant en un titre toute la variété, la majesté, la profondeur et l’humeur de la musique de Low. Une réussite.

Marjorie Risacher

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Low – No Comprende

Crédit Photo : © Zoran Orlic