Olaf Hund : Punk 2.0

Un brin provocateur, Olaf Hund revient avec un nouvel album. Ce touche-à-tout de génie

Olaf Hund ne fait jamais rien comme les autres ! Son troisième album « Music is Dead » vient de sortir. Drôle de titre pour un drôle d’artiste. En pleine explosion french touch, ce multi-instrumentiste produisait des valses électroniques, collaborait avec Philippe Découflé et Jean-Paul Gaultier, cofondait Black Landlord avec Maxx (l’un des membres du groupe de rap américain The Goats), lançait son propre label, Musiques Hybrides (qui a accueilli Peaches et Gonzales à leurs débuts), produisait le premier album d’Alexis HK et créait le personnage Nicolas Police.

Agent provocateur

Indépendant, visionnaire et engagé politiquement, ce géant blond est surtout un vrai showman. Alors que la majorité des DJs se cachent derrière leurs platines, lui prend le micro et n’hésite pas à chanter. Alors pourquoi ce titre provocateur : « Pour un musicien c’est ironique. Va dire à un boucher que la viande c’est mort, il va te répondre “heureusement sinon tu ne pourrais pas la manger !” » Le monsieur possède aussi un solide sens de l’humour !

« Plus sérieusement, une constante dans mon travail est de secouer le cocotier, d’amener de la provocation pour voir ce qu’il en ressort. En ce moment au label on récolte dans les chroniques les différentes interprétations de ce « Music is Dead », certains disent “la musique est morte, c’est le MP3 qui va la sauver”, c’est assez intéressant ! »

Plus rock que pop

« Music Is Dead » est un album d’électro-pop, chanté, voire susurré. Et c’est important le chant pour Olaf Hund : « Je fais de la sexy music on peut le dire ! L’utilisation de la voix et le côté performer sur scène y sont pour beaucoup. Je ne me suis jamais planqué derrière mes machines. Mais je dirais plutôt que l’album glisse vers l’électro-pop-punk. Dans le mix la voix est mise en avant ! J’assume totalement mon chant ! ». Plus rock que pop donc !

Music is dead

Dans cet album on trouve deux reprises assez emblématiques d’une certaine période : Isolation de Joy Division et Psycho Killer des Talking Heads. « La reprise de Joy Division c’est à cause d’une meuf, je me sentais seul donc j’ai fait cette reprise en une nuit. Ça faisait sens pour moi ! Quant aux Talking Heads, c’est une commande d’un label. Ça reste bien sûr un de mes groupes préférés. Ce sont là mes toutes premières reprises. Le résultat me plaît bien ! ». Olaf Hund reste l’un des rares musiciens capable de lire une partition musicale, alors est-ce vraiment un avantage dans ce milieu ? « Oui, car aujourd’hui de nombreux musiciens viennent me voir quand ils sont bloqués sur des accords mais vu le succès de David Guetta je m’interroge… ».

Willy Richert




OLAF HUND – Ice Creampar RIFFX_fr