Petite histoire de la pop indé

Dans son livre Indie Pop – 1979-1997 (éditions Le Mot et le Reste), le journaliste Jean-Marie Pottier revient sur la naissance des labels indépendants au Royaume-Uni et l’évolution d’un genre qui a marqué quelques générations de fans.

Voilà un livre passionnant qui revient sur une grosse quinzaine d’années où la pop anglaise a été particulièrement vivante et généreuse en bons groupes et grands disques. Jean-Marie Pottier s’est intéressé à la notion de pop indépendante, notion un peu floue parce qu’elle recoupe deux réalités : économique et musicale.

Fais le toi-même
Tout commence en 1979 dans le sillage du mouvement punk et de sa doctrine do it yourself (« fais le toi-même »). Quand on est un jeune groupe, à quoi bon attendre qu’une grosse maison de disques daigne se pencher sur son cas, quand il est si facile, rapide et pas cher d’enregistrer et de sortir soi-même un 45 tours ? À la suite des Buzzcocks, nombre de groupes suivent cette voie et quantité de petits labels se montent. Certains sont promis à un avenir glorieux : Factory, Rough Trade, 4AD, Creation ou Mute. On leur doit – dans le désordre – des groupes aussi fameux que New Order, Depeche Mode, Oasis ou les Smiths.

Quand la musique rencontre l’histoire
Au fil d’un texte d’introduction remarquable, Jean-Marie Pottier décrit les évolutions économiques et esthétiques qui marquent les années 1980 et 90, avec les grands mouvements que sont le post punk, Madchester ou la britpop. Il les relie notamment à la situation politique du Royaume Uni, marquée dans les années 1980 par la figure conservatrice de Margaret Thatcher, contre qui beaucoup d’artistes s’élèvent violemment. Le mouvement britpop, Noël Gallagher en tête, sera un fervent supporter de Tony Blair dans les années 1990 et apportera sa pierre à la reconquête du pouvoir par les travaillistes.

La pop indé, musique d’une époque
Mais le cœur de l’ouvrage, c’est une sélection de cent disques marquants de la période, auxquels l’auteur consacre à chacun une double page. On y retrouve les incontournables (Joy Division, Blur, PJ Harvey, Belle and Sebastian…), mais aussi les inclassables (Denim, Momus, Talk Talk) ou ceux qui n’ont pas eu le succès mérité (The Trash Can Sinatras, The Stockholm Monsters). Une belle porte d’entrée pour découvrir toutes les facettes de la pop indé britannique.

Vincent Théval

Le Tumblr associé au livre : http://gimmeindiepop.tumblr.com/

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