RévéLAtion RIFFX : qui es-tu La Jaillance ?

Elle amène le Soleil avec elle. Après un parcours comme chanteuse de jazz et soul, cette parisienne s’est reconvertie en DJ avec toujours la même passion. Son pseudo vient de l’expression « s’enjailler », et c’est clairement le programme avec elle. Et cette énergie solaire extrêmement communicative l’a menée à se produire au festival La Seine Musicale les 8 et 9 juillet en tant que RévéLAtion Riffx.

 

Bonjour Claire ! Tu as fait tes débuts comme chanteuse de jazz. Quand t’es-tu lancée dans le mix ?

J’y pensais depuis plusieurs années, mais sans oser me jeter à l’eau. Et c’est un concours de circonstances qui m’a aidée. Les années passant, et avec des projets professionnels hors de la musique, j’avais de plus en plus de mal à trouver du temps pour me consacrer à un groupe et organiser des répétitions. D’autant que j’ai déménagé à Paris, alors que mes groupes étaient à Montpellier, où j’ai vécu 8 ans. Puis le Covid est arrivé, et j’étais confinée avec des DJ. J’ai appris avec eux, j’ai adoré et j’ai continué. C’est surtout devenu sérieux depuis septembre 2021, et ma participation à un tremplin organisé par le collectif féminin Bande De Filles et le crew VeSTeS dans la salle parisienne Le 6b.

Que retiens-tu de ton passage à la Chaloupe du festival La Seine Musicale, les 8 et 9 juillet ?

C’était super, le lieu, les conditions, l’accueil, tout était parfait. Et le public était incroyablement accueillant, j’ai pu m’aventurer sur des styles un peu plus musclés et ils ont bien répondu. J’y ai même rencontré une femme d’un certain âge qui a adoré mon set du samedi, qui est revenue le dimanche et a commencé à me suivre. Et elle est aussi venue m’écouter mixer en novembre !

 

Quels sont tes styles de prédilection ?

J’ai deux amours : l’electro, et plus particulièrement la house, tech house, afrobeat ou garage house, et j’en découvre encore. Et à côté, j’aime toujours autant la soul, funk et hip hop des années 70 et 80, dans laquelle je baigne depuis mon enfance. Mais j’affine encore mon style, je ne suis encore qu’un bébé DJ ! Le mix, pour moi, c’est un immense champ des possibles. À terme, je pourrai même poser ma voix. J’essaye de prendre le micro en set, mais il faut trouver le bon équilibre, je tâtonne encore.

Où est-ce que tu digges pour trouver tes morceaux ?

J’ai plusieurs techniques. Spotify m’aide, mais ma source principale, et de loin, c’est de sortir, écouter des DJ et dégainer Shazam. C’est vraiment un outil fou. Et je fais la même chose sur les réseaux sociaux, toujours avec des DJ que j’admire, que ce soit LB aka Labat, U.R. Trax, Tatiana Jay ou Honey Dijon. J’écoute aussi beaucoup de radios comme NTS, Rinse FM ou la webradio Tsugi Radio, dont j’aime beaucoup l’émission From Disco To Techno. Je me souviens avoir eu un débat avec une DJ notamment parce qu’elle refusait catégoriquement que je vois le contenu de sa clé USB. Il faut se détendre, je pense : l’identité d’un DJ ne dépend pas juste de ses morceaux. J’ai entendu plusieurs fois des DJ qui jouaient les mêmes morceaux que moi, mais pas du tout de la même façon.

Tu restes sensible à la voix dans les musiques ?

Oui, forcément. Mais en electro j’écoute aussi énormément la basse et le groove. Après, mes goûts évoluent très vite : il y a quinze ans, j’étais à fond dans le reggae et je n’écoutais pas du tout de techno. Mon cousin me ramenait dans des free party, et je ne comprenais pas du tout ! Et voilà qu’à bientôt 40 ans, je m’y mets à fond !

Qu’as-tu prévu pour la suite ?

J’aimerais avoir plus de temps pour mixer. À côté, j’ai une boîte de production événementielle créée avec ma meilleure amie. C’est un projet passionnant, mais qui me prend beaucoup de temps, et l’objectif serait d’en récupérer pour faire des résidences et bosser mes productions. J’adorerais voyager, j’ai déjà un van équipé pour mixer. Aller au Mexique, ce serait le rêve ! Mon gros projet en ce moment, ce sont les soirées Saut De Bitche que j’organise dans le bar Les Apaches. Je voulais vraiment avoir la liberté de faire une soirée à mon image. J’en ai fait une première en novembre, et la seconde arrive le 30 décembre, et cette fois j’invite des amis. Le nom est vraiment né d’un lapsus en apéro, qui était trop parfait pour ne pas rester.

Tu as envie d’intégrer collectif féminin comme Bande De Filles ?

J’aimerais beaucoup faire partie d’un collectif. Mais je n’ai pas envie de forcer les choses, je vais voir les opportunités qui se présentent. Et je n’ai pas forcément envie de me limiter à un collectif 100% féminin. Je me pose des questions sur cette tendance à séparer les genres, je me dis que ça ne peut pas durer. Mais je vois bien que si des filles ont choisi de s’organiser comme ça, c’est clairement parce qu’il y avait un besoin, donc je respecte ça.