À la maison : Tim Dup raconte son confinement

Tous « À la maison » avec… Tim Dup ! Pendant cette période de confinement, RIFFX s’introduit à distance chez vos artistes favoris pour prendre de leurs nouvelles. Avec qui et où sont-ils ? Comment s’occupent-ils ? Qu’est-ce qu’ils écoutent ? Quelques indiscrétions, rien que pour vous !

  • Là j’ai un petit fight de mésanges charbonnières derrière.
  • Mais c’est sympa ! Ca donne un environnement sonore tout à fait inédit. D’ailleurs c’est la première fois, moi, pareil, que je fais une interview en pantoufles. Les amis, évidemment, actualité oblige, on fait une petite config’ conf-call comme on dit dans le milieu de l’entreprise. Avec, vous l’aurez reconnu, l’ami Tim Dup juste ici. Déjà Tim, t’es où là ? Tu nous fais voir ?!
  • Salut Jean-Baptiste, salut Riffx. Je suis dans les Landes, ce que je peux vous montrer c’est un bout du jardin. Je me suis pas mis là pour faire en mode gros connard confiné comme il faut. Mais c’est parce qu’en fait, c’est ici, au bout du jardin, qu’on capte le mieux internet, sinon c’est un peu la galère.
  • C’est quoi l’endroit où tu passes le plus de temps en ce moment ? C’est le canapé ? C’est le lit ? C’est transat peut-être, dehors ?
  • Non, l’endroit où je passe le plus de temps, c’est dans le salon. En fait, je me suis mis sur une table mon home studio. Et la cuisine aussi, parce que je suis responsable bouffe dans la coloc’.
  • Est-ce que toi, il y a une activité improbable ou oubliée à laquelle tu t’es adonné de nouveau ?
  • On fait pas mal de jeux de société. J’avoue, j’avais un peu perdu l’habitude. Et c’est très cool. Ce confinement on le vit toutes et tous très différemment. Il y a des gens qui travaillent, des gens qui soignent donc évidemment ceux-là on ne peut pas les oublier. Il y en a qui, comme moi, sont un peu des petits cons parce qu’ils ont de la chance d’avoir un jardin et un ciel bleu. Et oui c’est un temps étrange parce que, forcément, on s’inquiète. Moi j’ai mes deux frères par exemple qui ont eu le virus. On est tous un peu touchés de plus ou moins près. Et en effet, ça bouleverse notre rapport au temps.
  • Lié aussi au confinement, tu lances un podcast hebdomadaire qui s’appelle « Temps retrouvé, temps bouleversé ». Sur le temps qui passe, sur la relativité du temps. C’est quelque chose qui te questionne ?
  • Oui c’est quelque chose qui me questionne. Réfléchir un peu sur ce moment un peu étrange, à la fois dans notre rapport au temps, à l’espace, à la liberté, à l’ennui, à un regard sur demain. Peut-être qu’on peut se dire que ça peut être un moment pour se remettre à penser, une prise de réalité. Que ce soit au niveau politique, individuel, personnel. Et après oui, ce temps, moi, il me questionne parce que c’est quand même la donnée qui gère le plus nos vies et pourtant qui nous dépasse beaucoup. J’en parle beaucoup c’est vrai dans l’album. Parce que dans ce deuxième disque, « Qu’en restera-t-il ? », même déjà dans la question qui est dans le titre, le temps, avant nous il est là et après nous aussi donc libre à nous de faire des choses dans le petit espace-temps qui nous est donné. Mais en tout cas de prendre du recul aussi, et je trouve qu’en ce moment, c’est une période qui…
  • Idoine pour oui. Eh bien écoute, je te propose qu’on rentre dans le vif du concret justement de ce deuxième album puisqu’après « Mélancolie heureuse », tu as réussi l’épreuve du fameux deuxième disque. Dans quel état d’esprit est-ce que tu l’as abordé ? Comment est-ce que tu l’as vécu ?
  • Il y a eu plusieurs étapes. A la fois, il y a eu une première étape qui a été de s’échapper. J’avais besoin de vivre autre chose et je savais qu’il fallait que j’aille chercher l’inspiration. J’avais juste besoin de m’éloigner un peu, et de revivre des choses simples en fait. De revoir ma famille, mes potes. De sortir. Mais aussi, justement, d’aller un peu rencontrer l’autre. De me mettre en danger, tout ça. Donc je suis parti, j’ai voyagé un peu seul, un peu loin. C’est un album qui s’est fait de façon très naturelle, très évidente parce que je savais où je voulais aller. Ne serait-ce qu’en terme de couleur musicale. Électro toujours mais plus électro-acoustique.
  • C’est un disque qui greffe les questions existentielles autour de cette question principale, métaphysique, mais presque aussi écologique qui donne le titre à l’album : « Qu’en restera-t-il ? »
  • Ce titre est venu assez rapidement et avant même d’avoir l’album. En tout cas il y avait une part un peu dystopique de poser des questions à moi-même, et encore une fois de pas poser des vérités mais plutôt de chercher des choses et puis, pourquoi pas, en posant des questions, peut-être réveiller certaines consciences.
  • Tu nous interpelles effectivement sur une possible fin du monde, tel que tu le fais dans « Le visage de la nuit » avec un crépuscule apocalyptique.
  • « Black Mirror », le fait déjà depuis quelques années. Ca n’a rien d’un oracle.
  • De prophétique.
  • Mais non ! C’est ce que je disais. En fait, tout ça est très prévisible, même si le monde est imprévisible. On peut prévoir la prévisibilité.
  • Et alors t’as étayé cet album d’un documentaire qui parle de sa conception, un documentaire poétique, 16 minutes et 21 secondes. Pourquoi ? Et alors j’ai été zyeuter dans les commentaires et le mot qui revient le plus c’est « beau ».
  • Ecoute, merci ! C’est parce que je trouve que c’est un métier déjà qui est hyper intéressant pour aller plus loin en fait. Et notamment pour faire rentrer les gens dans ton disque par une autre porte d’entrée. L’idée était d’aller presque dans un petit court-métrage, raconter les trois grands leviers qui ont aidé ce disque à se faire. A savoir, les voyages, les gens, les autres, ma famille, le temps qui passe.
  • « Le jour d’après », le premier truc que tu feras Tim, ce sera quoi ?
  • Je crois que ce sera très simple, ce sera une grosse tartine. Une grosse cuite. Voir la mer aussi, j’ai envie de voir la mer. Et j’ai envie d’embrasser une meuf. Voilà. Tu sais tout. J’ai 1% là de batterie donc il y a moyen que tout ça coupe très très vite.
  • Merci à toi, c’est top ! Evidemment confine-toi bien.
  • Et puis à bientôt ! Prenez soin de vous, prenez soin des autres et bisous à tout le monde.
Sophier Hunger : Supermoon

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