Absynthe Minded : As It Ever Was

Il y a en Belgique un vivier de talents dont on attend toujours avec une certaine impatience les nouveaux albums. Il en va ainsi de Absynthe Minded qui sort son « As It Ever Was » dont on avait eu un avant-goût à travers le single Space, largement diffusé.


On connaissait déjà le groupe pour aimer à mélanger le folk au Klezmer, au rock, au blues, au jazz… Mais cette fois « les peintres » ont su être plus subtils tout en restant fidèles à leur démarche. Au fil du disque, les surprises s’enchaînent dans une cohérence bien menée, avec pour guide la voix de Bert Ostyn. Sans vraiment savoir comment, ni même à quel endroit précis les choses basculent, on se retrouve à traverser des couleurs vives et tranchantes, d’autres pastels et en dégradé, en passant par du chatoyant et du pailleté. Les périodes, elles aussi, se survolent sans jamais être très nettes, ni se mélanger, ingérant avec facilité la modernité réelle et un petit côté désuet (fortifié peut-être par le vieux méllotron et le piano Bösendorfer retrouvés dans un autre siècle).

Et puis Absynthe Minded fait la différence entre les titres rythmiques et ceux rythmés, entre les chansons ballades et les slows. D’infimes frontières qui ne parlent pourtant pas le même langage et qui sont ici maîtrisés et servies avec le plus grand naturel.

Facile.

As it ever was en quelque sorte.

Un album qui commence avec des choses jolies et termine avec des choses habitées.

Et cela, en revanche, n’est pas toujours.

Marjorie Risacher