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Cats On Trees est un duo venu tout droit de Toulouse : Nina au chant et au piano, Yohan à la batterie. Une voix habitée, des compositions allant des paysages les plus amples à la pop la plus dansante, des textes simples et intimes et une indéfectible complicité qui se sent à chaque mesure. Ce premier album éponyme sonne comme un succès annoncé tant il se tient bien, tourne juste, et a la densité d’un chemin déjà longtemps parcouru.
Le moins que l’on puisse dire c’est que vous avez pris votre temps pour sortir ce premier album : déjà révélation de Bourges en 2010, vous existiez même depuis 2007…
Yohan : Je pense qu’on a passé vraiment trois ans sur ce disque. Pour moi, le premier album c’est le résumé d’une vie et grâce à notre label on a eu les moyens de faire l’album que l’on souhaitait et le temps de le mûrir. Parce qu’on a plein d’idées, on compose énormément puis on sélectionne beaucoup. Après l’écrémage, on a remanié plusieurs fois les morceaux choisis, on a testé plein d’arrangements différents. On voulait être sûrs d’avoir la meilleure forme.
Vous êtes réellement un duo puisque vous signez tout à deux. C’est vraiment le cas, de la musique à l’écriture des textes ?
Nina : Oui, de la première à la dernière note, du premier au dernier mot. Par exemple, si j’ai des idées rythmiques, je les lui donne et s’il a des idées mélodiques il ne se gêne pas non plus.
Yohan : Bien sûr il y a des bribes qui viennent indépendamment. Je peux avoir une idée le matin sous ma douche, ou la nuit : je me réveille et j’enregistre. En revanche on développe tout ensemble. Pour les textes c’est toujours des histoires de vie. On se connaît parfaitement, du coup on n’a pas de difficultés à s’immerger dans l’expérience ou l’histoire de l’autre.
Nina : Chaque titre raconte une histoire que l’on a réellement vécue. Mes histoires deviennent les siennes et inversement. Parce qu’au-delà d’une aventure musicale, c’est aussi une aventure humaine et amicale. Quand je pleure c’est lui qui me console par exemple.
Même si vous chantez un peu Yohan, c’est Nina la voix du duo. Ce qui veut donc dire qu’elle devient la vôtre quand un titre est l’une de vos histoires ?
Yohan : Absolument et j’adore ça. Quand il y a un sujet qui me touche ou m’affecte, je suis heureux de l’entendre dans sa bouche. Parce que je suis un grand fan de sa voix. À l’époque où on s’est rencontré, elle faisait des chœurs et je trouvais qu’il y avait une sensibilité, une capacité que je n’avais jamais entendues quand elle chantait. C’est ça qui m’a donné envie de la pousser à faire un projet ensemble.
Nina : De mon côté j’étais terrorisée. Je suis d’une timidité extrême et si je ne l’avais pas rencontré, je pense que je serai encore en train de chanter sous ma douche. Pour moi ça a été une vraie thérapie et cela m’a permis de sortir des choses que je n’osais pas.
Quand on vous a vu en live, de manière très épurée : piano-batterie-voix, le disque est très surprenant parce qu’il est au contraire très arrangé…
Yohan : Le live et le disque sont, pour nous, deux choses complémentaires. Mais au départ, quand on travaille, c’est forcément batterie, piano et chant. C’est la genèse du morceau à chaque fois. Après, on a eu des chances folles, comme celle d’avoir un orchestre de douze cordes, arrangées par Albin De La Simone ! Ce sont des choses auxquelles on ne résiste pas. Donc, quand la maison de disques nous a proposé ça on n’a évidemment pas refusé ! On était prêt aussi : on avait déjà réfléchi à des arrangements. Mais la base n’est pas perdue dans les chansons, c’est juste un plus qu’on lui a donné parce qu’on a eu la chance de pouvoir le faire. En revanche en live c’était une vraie volonté de garder la formule duo pour retrouver une forme de fragilité et une intimité avec un public.
L’autre chose étonnante c’est qu’il y a beaucoup de choses différentes, des ambiances qui n’ont rien à voir les unes avec les autres… Vous avez sciemment évité le disque d’un seul genre ?
Yohan : C’est-à-dire que quand on te met dans un magasin de bonbons en te disant « vas-y, prends ce que tu veux », ben… tu prends tout, forcément ! Et puis c’est ce qu’on voit un peu sur la pochette. Déjà, il y a le côté très organique, très humain, avec nous torse nu et les plantes… Ensuite, il y a le côté plus flashy avec la typo, les couleurs, un aspect plus pop dans le visuel. On aime la mélodie surtout, que cela soit dans des morceaux dansants ou dans des choses plus amples. En fait on aime beaucoup de choses alors on se permet tout. Puis ça donne du relief, ça crée un intérêt à l’écoute.
Propos recueillis par Marjorie Risacher
Découvrir :
Cats On Trees – Sirens Call
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