Comment les DJs français ont envahi les US ?

Première partie. Les années 1970 et 1980 –

Une véritable révolution se déroule depuis quelques années aux États-Unis : le hip-hop se fait détrôner par le courant électronique. Les David Guetta, Bob Sinclar et autres Joachim Garraud sont devenus les étendards de cette nouvelle vague qui déferle sur les États-Unis. Pourtant l’invasion des frenchies ne date pas d’hier…

L’un des premiers artistes français à s’être fait un nom de l’autre coté de l’Atlantique s’appelle Cerrone. Ce batteur de formation autoproduit son premier album en 1976 et pose les premiers jalons du disco (l’ancêtre de la house music). Son succès sera immédiat et phénoménal. C’est que Cerrone a trouvé une recette miracle : des morceaux de près de dix minutes, une basse ultra puissante et surtout il est le premier à mettre en avant le pied de la caisse claire. Auteur des classiques Love in C minor, Give me love ou encore Supernature, le Français vendra plus de 30 millions d’albums, recevra un premier Grammy Award en 1977 et un Golden Globe en 1979. Avec la mise au ban de la musique disco, il se fera plus discret et se consacrera à l’organisation de concerts géants durant les années 1980 et 1990 avant de connaître un revival avec le succès de la french touch dont les membres lui vénèrent un véritable culte.

Une légende méconnue !

Plus discret mais bien plus important que Cerrone : François Kévorkian, véritable légende vivante. Ce précurseur de la musique électronique a travaillé comme producteur pour U2, Eurythmics, The Cure. C’est lui qui a produit l’un des albums les plus célèbres de Depeche Mode :  » Violator « . François K (son pseudo de DJ) s’est installé à New York dès 1975 et son nom est à jamais lié à l’histoire de la musique électro américaine, puisqu’il a été le seul DJ français à mixer aux mythiques Paradise Garage et Studio 54. C’est aussi lui qui a participé en 1986 à la production d’Electric Café de Kraftwerk, groupe allemand précurseur de la techno mondiale. Cet éternel bougon crée son propre studio d’enregistrement, Axis, que fréquente régulièrement Madonna, lance en 1994 son label de musique électro wave music et enfin initie les soirées body and soul à New York avec Joe Claussell et Danny Krivit. Difficile de résumer l’influence de cet incroyable musicien sur la scène américaine tant il est une part à lui tout seul de cette histoire.

À suivre…

Willy Richert