Disiz : transe-lucide

Disiz est un artiste à part dans la galaxie rap. Révélé au grand public il y a quatorze ans (une éternité dans le hip-hop) avec son titre J’pète les plombs, il a connu depuis des hauts et pas mal de bas. Acteur, écrivain puis chanteur pop rock, le « gars » d’Evry aura au moins essayé, à défaut de toujours convaincre. On a défendu ici son second livre René et on continue à croire que Sérigne M’Baye, de son vrai nom, fait parti des poids lourds de la plume rap française, aux cotés d’Oxmo Puccino entre autres. Ce neuvième album clôture sa trilogie débutée en 2012 avec Lucide. Comme à son habitude, Dizis se livre intégralement : sa vision pessimiste mais réaliste des quartiers (Banlieusard syndrome), son enfance (magnifique Miskine), le rap game dans toute son absurdité (Rap Genius) ou l’engrenage des tentations (Burn out). Loin des clichés du gangsta rap mythomane, Disiz continue de tracer son sillon comme un honnête agriculteur des mots. On pourra juste regretter une absence d’humour sur cet album, lui qui sait si bien s’en servir. Mais aujourd’hui le propos est à l’introspective. C’est sans doute le prix à payer pour la transe lucidité !

Album recommandé à tous ceux qui croient encore au rap comme vecteur de valeurs !

Willy Richert


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Disiz – Rap Genius

Hervé, poète footeux

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