Happy Blur-day

En clôture des jeux Olympiques de Londres, Blur jouera à Hyde Park ce qui devrait être son tout dernier concert. Malgré les rumeurs et les déclarations rapportées du début d’année, le groupe devrait vraisemblablement stopper là une carrière qui aura duré 21 ans. Phénomène ayant marqué les années 1990, adversaire d’Oasis comme le furent jadis les Rolling Stones et les Beatles, Blur laisse une quantité phénoménale de sons et de souvenirs. Pour preuve le gigantesque coffret sorti comme un héritage ce 30 juillet : la totalité de leurs albums et bien plus encore.

Damon Albarn et Graham Coxon se rencontrent à l’âge de quinze ans au collège à Colchester en Angleterre. Ils décident de monter un groupe avec Alex James et Dave Rowntree, rencontrés un peu plus tard. Tous les quatre fondent Seymour en 1989. Ce n’est que quelques mois plus tard qu’un producteur veut bien les signer s’ils changent de nom. Blur est né.

Naissance de la britpop

Le premier album, « Leisure », sort en 1991 suivi de « Modern Life Is Rubbish » deux ans plus tard. Et même si ces deux disques rencontrent un succès certain, remportant l’or pour l’un et considéré comme la genèse de la britpop pour le second, ce n’est rien comparé à ce que représentera le fameux « Parklife », sorti en 1994. C’est avec cet album que Blur va atteindre le sommet de la notoriété notamment avec le titre certainement le plus connu du groupe Girls & Boys. Il débarque directement en première place des hit-parades y restant pendant de nombreuses semaines. Suivront ensuite quatre autre albums : « The Great Escape » (1995, triple album de platine), « Blur » (1997, prémisse du changement musical il contient la seconde chanson la plus emblématique du groupe song 2), « 13 » (1999, album du changement avec l’abandon de la britpop et la confirmation d’une musique plus expérimentale) et enfin « Think Tank » (2003, enregistré en trio puisque Graham Coxon a quitté le groupe l’année précédente – pour revenir sept ans plus tard).

21 bougies, ça se fête !

C’est donc la totalité de ces sept albums que contient l’intégrale « Blur 21 » qui arrive à point nommé pour saluer la fin du groupe et ses vingt-et-une années d’existence. Mais le coffret est bien plus riche que cela puisqu’il offre également des cds bonus, des inédits, des raretés, des démos, des lives, des DVDs, un livre collector et même un single en vinyle d’un titre des quatre garçons lorsqu’ils s’appelaient encore Seymour. De quoi consoler un peu les fans de ces adieux qui avaient pourtant été infirmés il y a quelques mois encore.


Blur – BLUR 21 Trailerpar RIFFX_fr

Damon vers d’autres aventures

Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, Damon Albarn a également annoncé la fin de son autre projet très connu, Gorillaz. Il avait fondé ce groupe virtuel avec le dessinateur Jamie Hewlett. Reste que l’on peut encore espérer qu’il reprenne un jour la route avec « The Good, The Bad And The Queen » (formé avec le bassiste de The Clash, le guitariste de The Verve et le batteur de Fela Kuti) qui n’a jusqu’ici donné lieu qu’à un seul album. Mais surtout il y a la carrière solo dans laquelle il s’est lancé il y a quelques mois avec son opéra concept « Dr Dee » qui annonce encore une autre idée qu’il se fait de la musique.

Le 12 août donc, il ne s’agira pas simplement de clore les jeux Olympiques à Hyde Park. Il faudra également dire au revoir à l’un des groupes piliers des années 1990. Gageons que cela sera doublement un concert tout en émotion.

Marjorie Risacher