Jean-Michel Jarre : la french touch lui dit merci

On ne présente plus la French Touch. Apparue au début des années 2000 avec les noms de Daft Punk, Air ou encore David Guetta, la vague électro made in France a tout emporté sur son passage à travers le monde. Aujourd’hui, nombreux sont les artistes électro comme Petit Biscuit ou Kungs à se produire aux Etats-Unis. Mais le premier à avoir ouvert la voie s’appelle Jean-Michel Jarre. Petite séance de rattrapage pour ceux et celles qui sont passés à côté du pionner de la French Touch.

 

1/ UN ALBUM CULTE : OXYGENE

En 76, Jean-Michel Jarre publie « Oxygène », un album culte qui s’écoulera à plus de 18 millions d’exemplaires dans le monde. Le groupe Justice et ses 550 000 exemplaires écoulés à l’étranger en 2017 sont bien loin derrière. Autre album phare dans la carrière de Jean-Michel Jarre : « Equinoxe » qui a fêté cette année ses 40 ans. En 2018, il en a d’ailleurs fait un second volet très organique, intitulé « Equinoxe Infinity ». 80 millions d’albums vendus plus tard, Jean-Michelle Jarre n’a rien perdu de son inspiration. Comble de l’ironie, celui qui a toujours été plus proche des machines que des humains s’inquiète aujourd’hui de l’emprise des nouvelles technologies sur les individus.

 

2/ DES CONCERTS PHARAONIQUES

Jean-Michel Jarre est l’un des premiers artistes français à avoir envisagé le live en géant. Des concerts devant plus d’un million de personnes comme à la Concorde en 79, des tournées sur 5 continents comme en 2010 avec 70 claviers vintage sur scène. Il est l’un des premiers artistes à avoir joué aux pieds des pyramides d’Egypte pour le passage à l’an 2000. Une immense originalité qui lui vaudra souvent d’être cité au Guinness Book ou d’être taxé de « mégalo ». Le 6 septembre 97, 3,5 millions de spectateurs ont assisté à son concert pour les 850 ans de Moscou. Un record du monde. La diffusion de sa prestation à Monaco, filmée en partie avec une caméra embarquée sur un drone aurait touché près de 3 milliards de web-spectateurs …

Mais Jean-Michel Marre n’est pas que précurseur en matière de musique et de mise en scène. Il l’est aussi en termes d’écologie.  A Ryad, en septembre dernier, c’est l’énergie solaire qui alimentait ses machines. « J’ai toujours été attentif à l’environnement, même à l’époque où ce n’était pas à la mode. J’utilise mes créations pour donner un coup d’éclairage. Je l’ai fait au Danemark pour les énergies renouvelables, en faisant un concert avec les éoliennes, ou encore à Massada en Israël, où la Mer Morte se dessèche dangereusement. » a déclaré le musicien à l’AFP.

J'ai toujours été attentif à l'environnement, même à l'époque où ce n'était pas à la mode. J'utilise mes créations pour donner un coup d'éclairage. Je l'ai fait au Danemark pour les énergies renouvelables, en faisant un concert avec les éoliennes, ou encore à Massada en Israël, où la Mer Morte se dessèche dangereusement. 

3/ UNE SOURCE D’INSPIRATION

Des artistes comme Daft Punk ou AIR ont toujours revendiqué leur appartenance à la famille « Jarre ». « Quand nous avons rencontré le succès avec la French Touch à la fin des années 90, quelqu’un était déjà là depuis vingt ans, Jean-Michel Jarre est le pionnier de ce mouvement. » raconte Nicolas Godin, moitié de AIR. En 2015, Jean-Michel Jarre s’est d’ailleurs entouré de la fine fleur de l’électro et de la pop pour « Electronica vol 1 & 2 », un double album célébrant ses 50 ans de carrière et qui révélait l’étendue de son influence sur la scène électronique. A ses côtés Gesaffelstein, M83 ou encore Moby explosaient ainsi toutes barrières générationnelles.

« ll a fait découvrir la musique électronique à des millions de personnes ! » s’extasiait d’ailleurs le chanteur à la boule à zéro dans un documentaire diffusé sur Arte. Véritable précurseur, Jean-Michel Jarre fera partie des artistes présentés dans l’exposition « Electro » à la Philharmonie de Paris du 9 avril au 11 aout prochain.