Lescop : Lescop

Soyons franc ! En voyant le buzz monter depuis quelques mois autour de celui qui allait ressusciter la cold wave, on a craint le pire. En premier lieu, qui aurait envie de voir revivre cette musique des années 1980, froide, minimale, précieuse et assez synthétique à l’époque pour paraître New Wave ? L’heure étant à la nostalgie, il est logique pour ceux qui ne l’ont pas vécue de fantasmer cette époque où les héros s’appelaient Siouxie & The banshees, Wire ou The Cure. Lescop, né en 1979, va plus loin qu’une simple réinterprétation du genre. Le Français y amène plus d’épaisseur, de chaleur et de guitares (Tokyo la nuit) et une qualité de textes assez étonnantes. Tout n’est pas réussi pour ce premier essai solo (on peut écouter les caricaturaux Hypnose et Un rêve) mais des titres phares comme La Forêt ou Tu m’écrivais souvent, avec son sample des Bronski Beat, ne vous lâchent plus. Le vrai atout de cet album réside dans le fait que l’ex Asyl revendique autant une influence française qu’anglaise : on pense aux premiers essais d’Étienne Daho ou de Dominique A ( » La Fossette « ), voire d’Indochine.

Plutôt que ressusciter la cold wave, Lescop lui apporte une french touch de bon aloi. Essai inégal mais bien transformé.

Willy Richert