Lizzy Mercier-Descloux : Une Française à New York à la fin des années 1970

Retour sur l’étonnante Lizzy Mercier Descloux, à l’occasion de la réédition de son premier album, Press Color, enregistré à la fin des années 1970 à New York, où la jeune française fût au cœur du mouvement post punk.

En 1984, le titre Mais où sont passées les gazelles passe sur toutes les radios. C’est un tube à mi-chemin entre les sonorités de la pop française d’alors et celles, plus originales, des musiques d’Afrique du Sud. Il est signé Lizzy Mercier Descloux. Alors inconnue du grand public, elle a pourtant un passé riche au sein du mouvement punk et new wave.

Au cœur du mouvement punk
La jeune femme fût en effet au cœur du bouillonnement post punk de la fin des années 1970. D’abord en tant que témoin : son compagnon Michel Esteban tient la boutique Harry Cover à Paris, qui fût l’un des points d’entrée du punk en France. Un mouvement que la jeune femme documente de près quand le couple d’installe à New York vers 1975 : elle écrit des articles pour le magazine Rock News sur des groupes comme Television ou Blondie. Elle intègre vite ce milieu arty, est colocataire de Patti Smith et commence à publier des poèmes, dessins et photographies, puis à chanter.

Press Color. Le Premier album.
Les débuts de Lizzy Mercier Descloux dans la musique se font dans un mélange de dilettantisme et d’intuitions géniales. Après un mini album en public (Rosa Yemen, présent ici sous forme de bonus), elle publie son premier disque en 1979 sur le label ZE Records. « Press Color » a été enregistré en quinze jours, dans une semi improvisation, et propose un mélange nonchalant de rock ébouriffé, de reggae et d’expérimentations. Le tout chanté dans un anglais approximatif qui donne un charme supplémentaire à cet album.

Pionnière de la world music.
L’album ne connaît pas un grand succès mais c’est le premier épisode d’une discographie qui va prendre de l’ampleur au fil des années 1980, avec des albums qui anticipent et accompagnent la world music, enregistrés aux Bahamas ou en Afrique du Sud et imprégnés des cultures locales. Un goût pour les voyages et les sons différents, qui sera le fil rouge d’une carrière achevée dans un quasi anonymat, avec la mort de Lizzy Mercier Descloux en 2004.

Vincent Théval

Découvrir :

Lizzy Mercier-Descloux – Mais où sont passées les gazelles ?