Pete Seeger : disparition d’un géant du folk

Toute une vie à explorer, jouer et faire vivre le folk américain : c’est le parcours et l’œuvre immense de Pete Seeger, disparu à New York le 27 janvier, à l’âge de 94 ans.

Sans lui, Bob Dylan, Joan Baez et la génération qui revivifia le folk au début des années 1960 n’auraient pas trouvé le même écho. En faisant œuvre à la fois d’historien et d’artiste engagé, Peter Seeger a guidé plusieurs générations vers un héritage réinventé en permanence : le folk comme moyen d’expression des petites gens, des ouvriers, des opprimés. Avec un banjo, une guitare et des textes pour seules armes.

Pete Seeger naît dans une famille de musicologues et s’intéresse très tôt aux musiques folkloriques américaines : d’abord en parcourant les archives musicales de la Bibliothèque du Congrès puis en interprétant lui-même des chansons – pacifistes, antifascistes – notamment avec Woodie Guthrie.

Dès les années 1950, il devient une figure importante : engagé à gauche, actif dans les milieux intellectuels et musicaux de Greenwich Village (New York) et déjà couronné de succès. En 1959, il fonde le festival de folk de Newport (Rhode Island) qui devient vite le lieu central du renouveau folk des années 1960. Les jeunes artistes de l’époque, Dylan en tête, doivent à Pete Seeger l’apprentissage de l’histoire et des enjeux politiques de cette musique. Ils reprennent plusieurs de ses chansons, qui deviennent des nouveaux succès. Cette transmission est aujourd’hui assurée par d’autres générations : Bruce Springsteen, par exemple, a publié en 2006 un album entier de reprise, le beau « We Shall Overcome – The Seeger Sessions ».

Peter Seeger n’a jamais dévié de sa mission de défense du folk et des causes qu’il pensait justes. Et a continué à jouer du banjo jusqu’à la fin de sa vie.

Vincent Théval


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Crédit Photo : © Anthony Pepitone

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