Puggy : To Win The World

Trio belge qui se compose étrangement d’un chanteur anglais, d’un bassiste français et d’un batteur suédois, Puggy écume les scènes depuis huit ans maintenant. Et le groupe semble avoir bien décidé de gagner le monde puisque leur troisième album, non content de porter le titre de cette intention, confirme un succès grandissant. Cette fois pourtant, les guitares sont un peu oubliées pour laisser la place aux synthétiseurs et à une ambiance très pop. Rien d’étonnant quand on sait qu’aux manettes de la production, officie l’homme qui a travaillé avec Two Door Cinéma Club, Eliot James.

To Win The World est gonflé de mélodies pour la plupart lumineuses et efficaces laissant derrière les oreilles un vent de fraîcheur et de sourires. Une impression que ne parviennent pas à plomber les textes naviguant pourtant entre deux eaux, maniant l’ironie parfois et les suggestions souvent. Des arrangements taillés au cordeau surfent sur des rythmes très changeants, envolées éclatantes ou ballades plus délicates, passages un peu grandiloquents ou instants plus touchants. D’autres genres pointent parfois le bout de leurs nez, une pincée de folk, une poignée d’électro, et cette touche inattendue de disco sur Move On. On peut pourtant regretter le côté trop sucré de l’ensemble et le classicisme un peu décevant pour qui en attendait une progression plus âpre. Mais la voix de Matthew Irons se promène avec une facilité déconcertante, promettant une fois de plus que, quand le garçon osera vraiment, il pourra être l’un des plus grands chanteurs de la scène pop-rock.

Marjorie Risacher

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