Skrillex : Recess

N’en déplaise aux blasés et aigris de l’électro, la déferlante Skrillex, dévastant tout sur son passage, est plutôt une bonne nouvelle ! Déferlante. Car en moins de trois ans, il a décroché six Grammy Awards, chacune de ses vidéos peut atteindre les 100 millions de vues et, consécration suprême, il apparaît même dans un dessin animé Walt Disney Le Monde de Ralph. Pas mal pour un musicien encore inconnu en 2010. Bonne nouvelle également car Sonny John Moore est à mille lieux des DJ bling-bling de l’Electronic Dance Music (EDM). Son look punk-gothique ferait tâche si on le voyait mixer autour d’une piscine, entouré de mannequins. Sa discrétion est un atout (aucune interview donnée depuis des lustres), voire un gage d’authenticité underground. Bonne nouvelle enfin car, et c’est l’essentiel, Skrillex produit une musique complexe, riche, symbolique de ce qu’est la fusion au XXIe siècle : un mélange de dubstep (All is Fair in Love and Brostep), de Ragga (Ragga Bomb), de techno syncopée, d’acid (Recess, Try it out), de rap et de drum’n’bass (Coast is clear) ou même de grand n’importe quoi (Dirty Vibe) ! On pourra reprocher à l’Américain de brasser systématiquement tous les genres de manière un peu trop calculée, mais on préférera ici la moitié d’une mèche de cheveux sale de Skrillex à 1 000 Avicii bien gominés. Les kids adorent Skrillex et ils ont raison !

Willy Richert

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Skrillex – Recess

Teaser de l’album « Recess » de Skrillex

Crédit Photo : © Jason Nocito