Sophier Hunger : Supermoon

Le quatrième album studio de la Suisse Sophie Hunger a poussé ses premières notes à San Francisco, s’est enregistré entre la Californie et la Belgique et est voué, comme ses prédécesseurs, à traverser les oreilles de France, Allemagne et Angleterre. Rien de bien étonnant pour cette jeune bourlingueuse qui vit pour l’instant à Berlin, et essaime ses paroles de départs, de routes lointaines et de retour. Elles jouent des langues comme des chemins et n’en utilise pas moins de quatre dans « Supermoon », anglais en tête, les pliant toutes à la volonté facile de sa voix aux angles rauques et de sa diction parfaite. Il n’y a d’ailleurs qu’elle pour faire sonner l’allemand ou même le suisse-allemand comme une maîtresse folk/pop sans qu’un instant la chose paraisse illégitime. Et il n’y a guère qu’en français avec sa reprise de La Chanson d’Hélène (Éric Cantonna en lieu et place de Michel Piccoli pour partenaire de répliques parlées) qu’elle frôle le quelconque.
Musicalement la demoiselle se promène encore, trouvant autant de mélodies entêtantes que d’arrangements fourmillant de détails. Les ambiances et les genres eux non plus ne restent pas en place : du cosmique empli de réverbérations jusqu’à l’intimiste feu de cheminée, de la guitare déchirée à l’électro-acoustique en picking, elle fait sourire ou pleurer, danser ou rêver.
Bref Sophie Hunger est libre. Elle fait bien ce qu’elle veut et, chose étrange, on ne le regrette jamais. Parce que Sophie Hunger est libre et douée.

Marjorie Risacher

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