Troy Von Balthazar : Knights Of Something

Ancien leader du feu groupe américain Chokebore, Troy Von Balthazar (qui avait au départ opté pour le pseudo de B. Balthazar) caracole seul depuis 2001. L’homme a souvent officié en ermite mais l’image semble particulièrement adaptée quand on parle de ce nouvel album. Lui qui a souvent collaboré avec l’artiste française Adeline Fargier pour partager un duo ne semble pas cette fois avoir réitéré l’invitation. Pour aucun autre d’ailleurs. Seul à la voix donc, qu’il a vertigineusement touchante, écorchée dans l’âme mais douce dans le son. Mais seul dans la fabrication et les parties musicales également, puisque l’artisan Troy a semble t-il joué de tout, enfermé dans son antre. Un minutieux ouvrage qui n’aurait peut-être pas vu la patience des autres tant « Knights Of Something » est précis, taillé en finesse sans place pour le hasard ou l’accident.
Loin de la scène sur laquelle officiait Chokebore, formation plus retentissante s’approchant parfois du grunge, Troy Von Balthazar tricote un rock sombre, lent, où nostalgie flirte avec une forme de monotonie belle à tomber. Parfois saturées, faussement dépouillées, ses chansons ont parfois l’ombre d’Elliott Smith (à qui Troy avait d’ailleurs rendu hommage sur un projet multicéphale l’an passé). Mais uniquement l’ombre, pas le fantôme, ni la respiration. C’est cette part sombre et habitée que les deux hommes ont en commun.
Et, à travers l’addiction étrange que cet album détient tant il cache son jeu, se dégagent des perles de mélodies et des tubes personnels. Et cela vaudra toujours bien plus au cœur de l’auditeur que les tubes radiophoniques.

Marjorie Risacher

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Troy Von Balthazar – Lemon Seed

Crédit Photo : © Flavie Durou

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